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Un mot du président au sujet du Rapibus

Publié : 2013-10-30

Un mot du président au sujet du Rapibus.

Bonjour

Un article du Globe and Mail rapportait l'année dernière que, selon une étude sur le sujet, 120 villes de par le monde avaient adopté un système de transport rapide par bus (SRB). Près d'une centaine ont été construits dans les dix dernières années. Cette technologie a le vent dans les voiles.  La STM, à Montréal, a récemment décidé d'abandonner l'idée d'un tramway sur Pie IX et propose maintenant un SRB. Le Rapibus est donc le dernier-né d'une longue liste de SRB.  Mais non le moindre.

Puisque certains se demandent encore pourquoi nous n'avons pas opté pour un mode lourd, rappelons que les études comparatives réalisées pour le compte de la STO démontraient que le SRB était le mode qui répondait le mieux à nos besoins. Sur le plan de l'achalandage, si un métro peut transporter jusqu'à 40 000 passagers à l'heure dans chaque direction et un train léger jusqu'à 20 000 personnes, un SRB, selon les conditions particulières du corridor, peut aller jusqu'à 10 000 personnes à l'heure dans chaque direction. On s'entend pour dire que nous sommes loin de ces chiffres avec environ 3 500 personnes à l'heure dans une direction et beaucoup moins dans l'autre. Nous sommes donc à plusieurs années de pouvoir passer d'un SRB à un système léger sur rail.

Aux dires des experts venus voir notre système, nous avons un beau, même un très beau système qui, lorsque la période de rodage sera terminée, sera des plus efficaces. Le Rapibus est un mode de transport performant, flexible et bon marché, lorsqu'on le compare aux modes lourds, mais également à d'autres SRB.

En 2006, la Toronto Transit Commission a calculé que la différence entre un train léger et un SRB, pour la construction d'un corridor le long de Finch West, était de 600M$. 27M$ du kilomètre en SRB et 85M$ du kilomètre en train léger. À 21M$ du kilomètre, le Rapibus se compare bien.

Il se compare aussi avantageusement au nouveau SRB de Winnipeg, terminé l'an dernier au coût de 38M$ du kilomètre ou du SRB de York, présentement en construction, évalué à 34.2M$ du kilomètre. En dollars 2013, le coût de construction du Transitway revient, quant à lui, plus ou moins à celui du Rapibus. Ottawa a également des projets de prolongement de son Transitway.

Quelques mots maintenant sur le système de rabattement des lignes de quartier sur le corridor principal. Bien qu'annoncé il y a plus d'un an et expliqué, notamment lors des consultations publiques au printemps, ce système semble causer une certaine surprise. Mais rappelons-nous qu'en février de cette année, PowerPoint à l'appui, j'en ai parlé lors d'une réunion publique du comité des transports de la Ville d'Ottawa.

On dit parfois qu'il faut que l'on parle à nos confrères d'Ottawa et nous l'avons fait dans le cadre de la planification du réseau Rapibus. Le résultat de cette conversion était clair dès 2009 : Ottawa vit une congestion d'autobus au centre-ville. Le train léger permettra de diminuer d'environ deux tiers le nombre d'autobus d'OC Transpo et la ville demande à ce que Gatineau fasse sa part pour réduire le nombre d'autobus de la STO. Nous comprenons cette réalité et nous nous sommes engagés à diminuer de 25 % le nombre d'autobus et à continuer de travailler avec Ottawa pour maximiser l'utilisation des autobus qui traversent la rivière, qu'ils soient rouge ou bleu.

La façon la plus efficace et économique d'atteindre cet objectif est un système de rabattement. Système qui nous permet également de mieux respecter nos temps de déplacement et de diminuer le nombre de voyages improductifs. Autrement dit, grâce au système de rabattement, on transporte plus de personnes par autobus à un coût moindre au kilomètre.

Mais ce n'est pas la seule raison qui nous a incités à repenser les lignes express. La plupart des villes qui adoptent un mode en site propre, que ce soit un train léger ou un SRB, transforment les lignes express en lignes locales plus performantes et plus fréquentes.

C'est ce qui nous permet d'augmenter de 25% la desserte dans les quartiers et d'offrir à nos usagers plus d'options de mobilité.

Dans ce contexte de congestion du centre-ville d'Ottawa, de désir d'augmenter la desserte dans les quartiers et de créer un réseau qui relie un plus grand nombre de pôles d'emplois, de divertissement et de commerces, le retour de toutes les lignes express telles qu'elles étaient avant l'ouverture du Rapibus est difficilement envisageable.

Cela dit, si, une fois tous les efforts consentis pour livrer le réseau tel qu'il est prévu dans l'offre de service planifiée, nous n'arrivons pas à réduire suffisamment certains temps de déplacement jugés trop longs, nous pourrions explorer d'autres options.

J'ajoute, sur le principe, que pour maximiser l'utilisation du corridor principal et créer le genre d'outil de redéveloppement envisagé par la Ville de Gatineau, il faut faciliter les déplacements par tous les moyens (marche, vélo, lignes de quartier, aires d'arrêt minute, voies réservées).

Pour ce qui est de la partie bilan de la dernière semaine, comme vous le savez, la STO s'est engagée à optimiser au fil des jours le Rapibus dans le cadre de cette nécessaire période de rodage propre à l'implantation de tout nouveau système de transport collectif. Tant nos observations directes sur le terrain depuis les premières journées de mise en service que les commentaires de la clientèle nous ont permis d'ajuster le réseau au quotidien.

Bien que des améliorations soient encore à apporter, nous constatons que le Rapibus répond au besoin d'un large bassin de population. La ligne 68, par exemple, qui relie la Station Labrosse au Cégep de l'Outaouais sur Cité des jeunes, est un succès retentissant. Voir d'autres exemples concluants.

De façon globale, même si nous ne sommes pas en mesure de parler d'achalandage de façon précise, nous observons une augmentation de 28 % des émissions de nouvelles de cartes à puce par rapport à la même période en 2012. C'est, en soi, une excellente nouvelle.

L'ajout de plusieurs voyages, tant en pointe du matin que de l'après-midi, nous a permis de stabiliser le service des lignes 100 et 200 sur le corridor du Rapibus, ce qui a eu comme impact positif de diminuer le temps d'attente aux stations le matin à partir de Gatineau et le soir à partir d'Ottawa, augmentant ainsi la fluidité sur le corridor et assurant une meilleure répartition du nombre de passagers dans les autobus.

Nous sommes à même de dire que le service sur le corridor est consolidé à plus de 80 %. La STO poursuit toujours ses efforts. En effet, la STO travaille aussi à rendre toujours plus performante la priorité de passage des autobus aux feux de circulation situés le long du corridor en assurant une synchronisation adéquate du cycle des feux pour favoriser le passage prioritaire des autobus.

La STO travaille actuellement sur une analyse poussée des lignes de quartier. Notre priorité est d'assurer le respect des temps planifiés de déplacement sur chacune des lignes de quartier.

Ainsi, une analyse détaillée de chacune des lignes nous permettra d'identifier, dès cette semaine, certains ajustements. On pense entre autres, à l'ajout de voyages, à l'élargissement de plages de desserte sur certaines lignes, sans oublier l'arrimage optimal des correspondances avec le corridor voire la révision possible de certains parcours. Il s'agit de modifications à court et moyen termes. Entre autres, nous sommes à regarder différentes possibilités pour améliorer le temps de déplacement sur la ligne 95 qui dessert le secteur Buckingham.

Nous savons qu'un gain de temps est possible alors que le temps actuel pour accueillir la clientèle aux différents arrêts le long du parcours est plus important que prévu, ce qui occasionne des retards par rapport aux heures de départ indiquées à l'encan Larose. Nous apporterons donc des ajustements à l'horaire de la ligne 95.

Rappelons, et cette mention est importante puisqu'elle répondait à un besoin exprimé par les citoyens de Buckingham et de Masson Angers au printemps dernier, que les usagers de cette ligne à destination du centre-ville d'Ottawa n'ont pas à correspondre à la station Labrosse, la ligne 95 se changeant en ligne 200 pour emprunter directement le corridor en pointe du matin.

J'aimerais également porter à votre attention qu'une simple consultation du Guide de l'usager antérieur au Rapibus indique clairement que le temps planifié de déplacement en pointe du matin de Buckingham jusqu'à Ottawa est de 49 minutes.

Si on a beaucoup parlé du 25 minutes revendiqué afin de parcourir les 34 kilomètres qui séparent l'encan Larose du centre-ville d'Ottawa, ce temps n'a jamais été notre temps planifié, même avant Rapibus. Nous n'avons jamais été en mesure de planifier les déplacements en fonction d'un tel temps ou de le garantir. Pour des raisons élémentaires de productivité, la STO n'aurait pu laisser dans sa planification un si grand écart de temps entre le réel et le planifié. Voir des exemples de temps de déplacements en fonction de la distance parcourue.

Nous sommes sensibles aux demandes de certains groupes de citoyens, mais il faut toutefois se donner encore un peu de temps pour parfaire le réseau des lignes de quartier.

Quant à la desserte de Pointe Gatineau par les lignes 57 et 67, nous avions déjà reçu des commentaires de nos usagers de ce secteur au sujet du temps de déplacement et nous sommes à voir quels changements nous pouvons apporter. Une rencontre de travail visant à finaliser notre analyse est prévue dans les prochains jours et nous sommes confiants de pouvoir annoncer des améliorations au service existant à très court terme.

En plus des améliorations que la STO apporte au Rapibus depuis le 21 octobre dernier, d'autres actions permettent aussi d'atteindre cet objectif. On a déjà mentionné l'optimisation des feux de circulation sur le corridor et nous travaillons également à bonifier l'offre de stationnement.

La STO annonce aujourd'hui qu'un appel d'offres sera lancé sous peu pour amorcer le début des travaux de la phase 2 du stationnement incitatif Labrosse. Cette phase permettra d'ajouter entre 200 et 250 places additionnelles de stationnement dès le printemps prochain. Entretemps, la STO est à planifier des solutions temporaires pour la période hivernale.

La STO prévoit également le maintien du stationnement Jean René Monette pour quelques mois encore en collaboration avec la Ville.

Des discussions sont aussi en cours avec le centre commercial situé à proximité de la station La Gappe en vue d'une entente permanente afin d'offrir 120 espaces permanents de stationnements aux usagers de la STO.

La STO tient à remercier sa clientèle, car plusieurs de nos usagers nous font part quotidiennement de leur satisfaction et de leur confiance envers le Rapibus. Nous savons qu'il est difficile, voire impossible pour une société de transport en commun de répondre aux besoins individuels de tous et chacun, mais nous posons des gestes pour favoriser à court, moyen et long termes la satisfaction du plus grand nombre. C'est notre mission, c'est notre motivation.

Merci.

Patrice Martin
Président de la STO

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